Lignes

Publié le par Aya

Lignes
Murakami Ryû
Japon

 

Synopsis :

    Mukai est photographe. Il a épousé Maki, une femme froide et fermée. Elle entretient une relation étrange avec un jeune homme par téléphone. Ils ont divorcé. Mukai a fait appel à un club sadomaso. C'est Junko qui est envoyée. Après l'acte, elle évoque une cliente sachant entendre les communications à travers les cables téléphoniques. Mukai voudrait retrouver cette femme.

Junko était alcoolique. Elle était incapable d'entretenir une conversation. Au club, elle rencontre une petite nouvelle, Yukari, 19 ans.

Yukari attend le coup de téléphone d'un client qui lui a plu. Ce soir, elle a laissé un message sur le répondeur précisant qu'elle était libre. On l'a appelée, elle a cru que c'était lui. Elle s'est rendu au rendez-vous, mais ce n'était pas lui. L'homme lui a fracassé la tête.

Takayama travaille dans une entreprise d'animation. Un jour, il a tabassé son frère et compris que la violence était indispensable à la vie. D'où cette pulsion qui l'a poussé à battre cette pute amusante.

Koide est chauffeur de taxi. Il craint toujours de tomber sur un client félé. Heureusement, ce Takayama a l'air équilibré. Un jour, Koide a transporté un médecin psychiatre qui lui a parlé d'une patiente qui lisait dans les cables électriques. Koide s'intéresse à la psychologie; il est skizophrène.

Yasuko est hôtesse dans un "club". Tous les mois, elle recueille une fille de la rue différente et lui fait subir un rituel : lui plonger la tête dans l'eau. Elle est mythomane. La dernière fille, elle l'a renommée Akemi.

Akemi est finalement mise dehors par Madame Yasuko. Elle herre dans les rue et est hébergée par un vieil homme qui sort lui acheter à manger. Elle tue la souris de l'homme et quitte l'appartement miteux. Elle voit le vieil homme se faire tabasser. Elle va prendre un chocolat dans un bar. Le serveur tente de lui faire la conversation.

Kaoru a un QI supérieur. Il voulait faire du cinéma mais n'a jamais réussi. Un jour, il a vu une ombre chinoise fantastique dans un bar. Depuis, il travaille dans ce bar.

Noriko n'a pas de mémoire vive. Elle souffre et s'invente une vie. Elle a grandi dans un hôpital psychiatrique.

Yûko était jeune quand elle a perdu ses parents. Elle a grandi avec son "Pappy" dont elle a du subir les attouchements. Comme elle entendait tous les messages circulant dans les fils  électriques, elle a été internée. Aujourd'hui, elle vit dans un appartement et couche avec toutes sortes d'hommes. Koji est son garde du corps, il est payé par Pappy.

Koji, enfant, vivait avec sa mère, son beau-père et la fille de ce dernier, Fumi. La mère battait Fumi, elle lui brûlait le dos à l'eau bouillante. Le père frappait Koji quand il était saoul. A l'école, Koji était le souffre-douleur, jusqu'à ce qu'il frappe un camarade. Il se passionne pour les parasites. Après avoir cogné les amants de Yuko, il appelle toujours Fumi, à qui il a fait l'amour quand elle avait douze ans.

Maintenant, Fumi a 17 ans. Elle est serveuse dans un "lingerie pub". Elle a perdu la faculté du goût. Elle vit avec le rabatteur du pub mais ne couche pas avec.

Toshihiko a beaucoup souffert, enfant, de l'absence de sa mère. Il a été élevé par ses grands-parents. Il a rencontré une fille hystérique à qui il a creuvé un oeil lors d'une dispute. Depuis, il n'a plus pu contrôler sa violence. Aujourd'hui, il vit avec Yoshiki. Il la bat, mais elle reste.

Yoshiki a toujours été battue par son père. Il frappait aussi sa mère. Alors c'est normal pour elle. Sa soeur s'est suicidée. Yoshiki est infirmière.

Sonoda adore la boxe. Il a quitté le lycée pour ne pas devenir fou comme son ami qui entend des rires et voit des masques. Il est revenu caissier dans une supérette.

Minako était une enfant boulimique. Elle a été suivie et guérie. Elle a réussi dans ses études et travaille maintenant dans une entreprise de télécommunication. Elle vit avec un homme de quatre ans son cadet, un pleurnichard. Elle tombe enceinte. Il veut garder l'enfant, elle pas. Il menace de la dénoncer si elle avorte. Elle le tue, découpe son corps et l'emmène avec la voiture.

Chiharu vit grâce à l'argent que lui versent ses parents. Elle se drogue aux amphétamines. Pour passer les temps, elle téléphone de toutes les cabines publiques. Tous les jours, à n'importe quels numéros. Elle parle souvent avec les mêmes "personnes connues", de vieilles dames ravies de pouvoir discuter avec quelqu'un.

Sugino est paranoïaque. Depuis qu'il a démissionné, son ami du syndicat lui en veut. Sugino est persuadé qu'il lui envoie des menaces codées par la radio, la télé. Qu'il a empoisonné toute la nourriture. Qu'il a fait subir un lavage de cerveau au monde entier, que le monde entier est contre lui, Sugino. Il fuit tout le temps. Il a bien envie de tous les tuer.

Yuko souffre de lubricité. C'est pour ça qu'elle couche avec le premier venu : elle ne peut contenir ses pulsions sexuelles qui l'amènent jusqu'au vertige. Elle comprend la haine, mais pas l'amour. Pour elle, les autres n'existent pas.

 

Commentaire :

    Dix-huit fragments de vie. Dix-huit personnes que l'on croise un bref instant pour finalement les quitter aussi démunies qu'on les a trouvées. Seule Yuko est retrouvée à la fin du roman. Elle est le seul lien, la seule ligne. Elle est évoquée par tous les autres. Ces dix-huit personnes se croisent, parfois sans y faire attention. Le lecteur suis l'un d'eux, puis, à l'issue d'un bref dialogue, bascule du point de vue de l'autre et s'attache à ses pas, abandonnant le premier à son triste sort. Avec chacun, pendant quelques lignes, il partage les doutes, le désespoir, la désillusion, la folie. Skizophrènes, paranoïaques, mythomanes, nymphomanes. Enfants et femmes battues. Putes de bordels, meurtriers, malades mentaux. Et nous nous faisons le spectetateur impuissant et tourmenté de la violence, de la mort, du mensonge, de l'injustice, de la saleté, du mépris de l'être et du corps. Les personnages fuient au fil des chapitres, rien ne les sortira de cette spirale infernale. Surtout pas nous.

Publié dans Littérature d'Asie

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